30 août 2018 | On aperçoit le bout du tunnel

Publié le 31 août 2018
Rédigé par 
Jean-Pierre Graisse

Arrogance proche du mépris et abus de lieux communs sont sans doute les termes qui qualifient le mieux ce Conseil communal. A l’image des 63 conseils de cette législature… En ce sens, je peux dire que ce Conseil aura été sans surprise. Je ne suis même plus déçu du résultat tant cela devient habituel.

Recours contre l’arrêté refusant un permis unique pour l’exploitation d’un circuit de moto-cross

Le dossier « moto-cross » s’est une nouvelle fois invité à table. Après deux avis négatifs (des ministres Henry – en 2012, puis di Antonio – en juin 2018), le Collège s’obstine et décide d’aller en recours au Conseil d’État contre cette dernière décision. Une énième tentative pour imposer ce projet de circuit nocif, mal situé, dommageable pour l’environnement et les riverains.

A ce jour, près de 70.000 € communaux ont été dépensés pour les études d’incidences, expertises et autres démarches relatives à ce dossier. 70.000 €, et ce n’est qu’un début. Le projet évoque la création d’un chemin alternatif (sous) évalué à 50.000 €. Ajoutez à cela le coût du recours…

Et quand je dénonce ces dépenses, le Bourgmestre nous (les riverains et autres opposants) en rend responsables : « c’est de votre faute ! Mais Bertrix est et restera ville du sport moteur ! »

Et bien non Michel, les opposants ne sont pas responsables. Le seul responsable, c’est bien le Collège qui n’est pas fichu d’entendre les arguments développés non par un groupuscule d’opposants, mais par deux ministres successifs sensibles à la préservation de l’environnement, de la biodiversité, mais aussi à l’intérêt global de la population.

Enfermement des mineurs

Autre point sensible, le dépôt d’une motion d’indignation suite à l’enfermement de mineurs en centres fermés.

Je vous rappelle cette motion :

(…) Nous, conseillers communaux de Bertrix :

  • condamnons avec force le projet du Gouvernement fédéral de construire, dans le cadre de sa politique de Centre fermés, des unités de logements destinés à des familles avec enfants ;
  • demandons au Gouvernement fédéral de respecter les engagements internationaux, d’abroger l’AR du 22/07/2018 et d’inscrire dans la loi l’interdiction de détenir des enfants.

Depuis juillet, les enfants de familles migrantes peuvent être enfermés en Belgique. Une première famille avec quatre enfants en bas âge a ainsi été placée derrière les barreaux le 14 août.

Cette situation abjecte, inhumaine, est intolérable, et nous ne pouvons que nous y opposer et faire pression pour l’annulation de cet arrêté anticonstitutionnel et contraire à de nombreuses conventions internationales signées par la Belgique.

Fort de cette conviction, je dépose donc une motion…

Réponses de la majorité :

  • ces gens sont des illégaux, il faut les enfermer

Ah bon, on reproche quoi à des enfants en bas âge ? D’être nés au mauvais endroit et au mauvais moment???

  • les enfants de femmes prisonnières de droit commun sont aussi enfermés en Belgique. Alors pourquoi pas ces « illégaux » ?

La Belgique a été et est condamnée par rapport à l’enferment des enfants. On ne peut infliger à des enfants de familles migrantes un traitement par ailleurs condamnable.

  • cet arrêté n’est qu’une suite logique de la loi de juillet 2011 votée par une autre majorité.

Effectivement. Mais l’arrêté permet bien la mise en œuvre de cette loi. Michel et consorts sont donc pleinement responsables.

  • ce sujet n’est pas de la compétence communale.

En partie vrai, en partie faux, tout comme la motion contre le TTIP mise à l’ordre du jour en 2015 par cette même majorité qui aujourd’hui me refuse le point.

Au terme de ce bref échange, le maïeur décide de clore le point, sans vote.

Ceci clôturait l’avant dernier conseil communal de la législature et démontrait à qui en doute encore qu’il est grand temps que cela change...

Jipé